Alexandria Coe

Le dessin a toujours permis à Alexandria Coe d’imaginer une autre vie et de s’évader dans un monde parallèle. Inspirée par des personnes réelles et la physicalité des corps, Coe travaille à partir de modèles vivants. Elle a étudié le design textile à la Chelsea School of Art, à Londres, puis a obtenu en 2015 un master en communication de mode à Central Saint Martins. C’est à cette période qu’elle est revenue à son amour du dessin.
Son travail agit comme un soin de soi en dialogue avec son propre corps, et possède une valeur cathartique. Également processus méditatif, Coe transforme les corps en lignes et courbes minimalistes : elle crée des mouvements par de simples marques sur le papier. Travaillant principalement au fusain, cette technique incarne son éthique et matérialise une pratique organique et intuitive. Dans le besoin de dépouiller le corps de tout superflu, Coe propose une figuration par le contour.

À travers ses dessins, Coe aspire à libérer les corps de toute construction sociale. Si les dessiner est pour elle un acte libérateur, c’est aussi une forme de liberté offerte à ses modèles féminins. Délestés de toute attente, supposition ou regard masculin, elle considère l’acte de dessiner comme un « verbe pour jouer avec les idées ». En représentant la forme féminine, Coe explore son propre féminisme et parvient à accepter sa propre vision évolutive de la féminité. Dans un processus d’acceptation de soi, elle célèbre la nudité brute du corps et ses besoins primaires, explorant des thèmes tels que l’amour et la sexualité. Une exploration d’un large spectre d’émotions que l’on retrouve dans sa publication Lovers (2021).

Imageuse, Coe conçoit ses dessins comme des « instantanés » ; des fragments de moments saisis à la volée. Mais récemment, elle a commencé à faire sortir ses œuvres des limites du papier, pour les faire interagir avec l’espace, l’architecture et son environnement. Partagée entre Londres et Athènes, Coe espère que la lumière méditerranéenne l’accompagnera dans une nouvelle direction. En réinterprétant le corps féminin, Coe nous plonge dans l’intimité délicate de la condition féminine.