Asiko

Àsìkò

Photography

Àsìkò a pris des « notes visuelles » toute sa vie, s’inspirant aussi bien de la collection d’art local nigérian de son père que de son voyage formateur à la Cité du Vatican. Cette culture visuelle éclectique deviendra plus tard le socle de son esthétique aiguisée. En 2005, alors qu’il étudiait la chimie et la pharmacie, Àsìkò achète son premier appareil photo et découvre dans la photographie un formidable outil de type journal intime.

Au-delà de ses réflexions visuelles quotidiennes, Àsìkò commence, en 2015, à voir la photographie comme un moyen de documenter son parcours du Nigeria vers l’Angleterre ; il y dépeint son expérience du déplacement et de l’acculturation. Les conversations avec des amis, les souvenirs et les rêves deviennent alors des déclencheurs pour générer de nouvelles séries d’œuvres. Àsìkò propose un récit de l’expérience britanno-nigériane à Londres. Plaçant toujours le corps noir au centre de ses images, il procède à une hybridation de ces deux cultures à travers objets et ornements.

Si ses images évoquent notre époque contemporaine, Àsìkò intègre également des fragments d’histoire dans ses compositions. Comme il le dit lui-même, il « regarde en arrière pour mieux aller de l’avant ». Cette approche lui permet d’explorer les questions d’héritage, notamment à travers le folklore yoruba et les éléments des cultures transnationales. Àsìkò puise son inspiration dans des ouvrages portant sur la spiritualité africaine et les divinités issues des récits ancestraux. Ses portraits deviennent ainsi des guides vers des aspects méconnus des coutumes et mythes ouest-africains. La photographie devient un moyen de recherche, de compréhension et de transmission.

N’hésitant pas à confronter et remettre en cause les héritages du patriarcat et des inégalités de genre, Àsìkò aspire à représenter la complexité de la féminité — ses traumatismes et vulnérabilités, mais aussi sa force et sa joie. Il vise à créer des codes pour une iconographie puissante des hommes et des femmes noirs. Plus récemment, dans une tentative d’explorer les idées liées à la masculinité, Àsìkò développe sa pratique de l’autoportrait. De manière cinématographique ou théâtrale, il utilise sa création artistique comme un moyen de traverser les épreuves de la vie et de traiter des événements socio-politiques.

Les œuvres d’Àsìkò ont été exposées dans de nombreuses grandes institutions, du Gagosian — à l’occasion de l’exposition « Rites of Passage » à Britannia Street, Londres — à la Biennale de Venise. À travers l’hybridation unique des esthétiques africaines et européennes dans sa pratique, ainsi que son attention portée à la capture de la culture yoruba dans des contextes diasporiques, Àsìkò a forgé son propre regard singulier, ce qui fait aujourd’hui de lui l’un des jeunes artistes les plus passionnants et les plus attendus en Grande-Bretagne.

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@asiko_artist
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