David aiu Servan-Schreiber

Peintre autodidacte et représenté par MTArt Agency, David Aiu Servan-Schreiber a débuté son parcours créatif dans les rues de France, au sein du Street Art. C’est à cette époque que se sont façonnés son goût pour l’expression publique, les mots porteurs de sens et la calligraphie. Cependant, des circonstances bouleversantes l’ont ensuite conduit dans une autre direction artistique, l’amenant à délaisser les murs de la rue pour la toile. En accord avec ses convictions profondes, le chemin artistique de David Aiu Servan-Schreiber est ponctué de sérendipité. Tout au long de sa vie, quels que soient les défis, il a toujours trouvé un moyen de consacrer du temps et de l’espace à sa pratique — allant même jusqu’à transformer un garage en atelier improvisé.

Hanté par les plus grandes interrogations de l’existence — le désespoir, la mort, l’incertitude — Servan-Schreiber s’est tourné vers la fiabilité de la science, trouvant un réconfort dans l’indéniable : l’univers dans lequel nous vivons tous. Cette quête spirituelle de vérité scientifique l’a amené à renouveler son langage visuel, où l’esthétique devient un point d’entrée pour initier des conversations autour de l’environnement et des écosystèmes fragiles. S’inspirant des grands enjeux de la planète, tels que la déforestation ou le changement climatique, Servan-Schreiber intègre les éléments naturels dans sa pratique : la terre, l’eau, l’air et le feu. Si ces éléments encapsulent les complexités de la nature et la cosmologie de l’univers, ils façonnent aussi son processus de création. Utilisant le bois comme base de son travail, l’artiste emploie un compresseur d’air pour diriger les flammes et un pistolet à air pour pulvériser les pigments.

La série Planets, créée depuis 2018, est influencée par divers scientifiques et s’organise en « familles » : alliant l’intime au méthodique. Une sous-série de Planets, Roani, rend hommage à l’environnementaliste brésilien Raoni Metuktire et aborde la dévastation de la Terre causée par l’impact humain. Présentant un aspect partiellement détruit comparé au reste de la série, en raison de l’utilisation du feu sur la toile, Roani évoque des enjeux tels que la déforestation, comme en témoignent Aidone (2020) et Nissoria (2020). Ce thème de la destruction humaine de la Terre est également exploré dans Microcosm, où la planète est représentée comme un paysage aride, dépouillé et brûlé, en lien direct avec la désertification. Pourtant, les compositions de l’artiste ne sont pas pessimistes ; elles nous encouragent plutôt à prendre conscience des dégâts infligés à la planète jusqu’à présent et à œuvrer pour préserver ce qui nous donne la vie.

Au cœur du travail de Servan-Schreiber, ses œuvres sont avant tout des pièces contemplatives — elles invitent le spectateur à ralentir et à entrer dans un état de réflexion. À la croisée de la figuration et de l’abstraction, dans un processus à la fois de destruction et de création, les complexités de la vie sont au centre de la pensée et de la forme de Servan-Schreiber.