Elisa Insua

Elisa Insua a grandi plongée dans la création d’objets artisanaux, et dès l’âge de 16 ans, elle a commencé à assembler des objets en compositions semblables à des mosaïques. Jugés inutiles par leurs anciens propriétaires, Elisa a décidé de leur insuffler une nouvelle vie à travers sa pratique créative. En étudiant l’économie et les affaires, plutôt que les beaux-arts, l’artiste a pu en apprendre davantage sur le capitalisme et ses ramifications sur le monde moderne. Cela s’est avéré être une grande source d’inspiration dans son travail, comme dans Big One Dollar Bill, 2013. Avec sa perspective unique et sa vaste connaissance, l’œuvre d’Insua relie la théorie économique aux objets de consommation abandonnés.

Autodidacte, la pratique d’Insua se situe à l’intersection de l’Arte Povera argentin et du Pop Art. Les actes d’appropriation et de réutilisation servent de fondement à ses commentaires sur notre société, en particulier sur les notions de besoin, de cupidité, de mode et d’obsolescence. À travers sa pratique, Insua a réfléchi à la durabilité avant qu’elle ne devienne une conscience mondiale, plaidant pour une manière plus responsable de consommer. Aujourd’hui, elle travaille en collaboration avec des coopératives pour collecter des déchets donnés. De la valeur financière à la valeur émotionnelle, Insua s’intéresse également à la manière dont nous nous rapportons à ces objets et artefacts et ce qu’ils pourraient dire de nous en tant qu’individus ou en tant que société.

En lien avec sa formation, la plupart des projets d’Insua commencent par des carnets remplis de croquis et de diagrammes où elle donne vie aux théories économiques sous des formes visuelles et en relief. Chaque œuvre nécessite jusqu’à un mois de composition et de combinaison minutieuses. Insua déclare : « Je peins avec des objets », mettant en lumière son attention à la couleur et aux formes. Inspirée par l’esthétique de la publicité ou les symboles du pouvoir, tels que l’or, la brillance et les ornements, elle utilise leur effet attractif comme stratégie pour susciter des questions chez le spectateur : avons-nous besoin de plus ? Quelle est la limite de notre satisfaction ? À quoi sert (plus de) gain ? Pourquoi désirons-nous la richesse ?

Plus récemment, Insua a aussi expérimenté avec la modélisation 3D et la réalité augmentée pour poursuivre sa réflexion sur l’énergie et l’écologie et leur impact sur le climat. Insua utilise l’ironie et le jeu pour nous amener à réfléchir sur l’état et l’avenir de la société, l’humour servant de moyen pour faire face à la réalité.